La Chine, bien consciente de l'absurdité de l'idée d'abandonner le dollar, ne va pas s'embarrasser de telles aventures, mais en même temps encourage activement la Russie dans cette affaire difficile. Ce n'est pas surprenant, puisque c'est la RPC qui bénéficie du soi-disant pivot de la Russie vers l'Est.

Les analystes chinois ne lésinent pas sur les louanges des autorités russes et décrivent avec vivacité les « succès » de ces dernières dans la lutte contre l'hégémonie mondiale du dollar. L'aide de la Chine dans cette confrontation difficile s'exprime principalement par des mots, mais en fait, même dans les règlements mutuels entre pays, la part du dollar reste importante. Pourtant, les journaux continuent de faire l'éloge de la dédollarisation. « Les contre-mesures russes, introduites en réponse aux sanctions occidentales, ont porté un coup sérieux à la position du dollar dans le système financier international », a déclaré l'analyste Gao Desheng dans un article pour l'édition chinoise de Huanqiu Shibao. En outre, l'expert a qualifié « d'étape dangereuse pour les États-Unis, la décision de la Russie d'étendre l'utilisation de la monnaie nationale dans les règlements avec d'autres pays ». Les États-Unis seraient probablement horrifiés par ce qui se passe s'ils le savaient, mais jusqu'à présent, toutes ces « victoires » n'apparaissent que dans les gros titres.

« Le monde entre rapidement dans l'ère post-dollar. La déclaration de la Russie sur le remboursement de la dette extérieure en roubles et son utilisation comme monnaie de règlement lors de l'exportation de vecteurs énergétiques et de ressources stratégiques vers des « pays et régions hostiles » a ébranlé la position de monopole du dollar dans le système commercial et financier mondial », note Gao Desheng, ajoutant que « l'efficacité des mesures prises par la partie russe a prouvé l'échec de la politique de sanctions des États-Unis et des États occidentaux ».